Depuis onze ans, des élèves-ingénieurs en Géosciences & Environnement étudient l’abbatiale de Conques dans le cadre de leur mémoire d’initiation à la recherche.
Année après année, l’abbatiale Sainte-Foy de Conques voit se succéder les élèves-ingénieurs de 3e année et 4e année en Géosciences et Environnement. Depuis onze ans, une dizaine de binômes d’étudiants ont ainsi choisi ce site comme sujet d’études pour leur mémoire d’initiation à la recherche. Et l’année 2022-2023 ne fait pas exception, avec deux binômes venus percer les mystères de cet édifice, grande étape sur le chemin de Compostelle et œuvre majeure de l’art roman.
Le rapport avec la géologie ? « Outre sa dimension patrimoniale et spirituelle, c’est une église très riche du point de vue pétrographique » explique Jean-David Vernhes, enseignant-chercheur en géotechnique et encadrant des deux binômes en compagnie de Renaud Toullec, enseignant-chercheur en sédimentologie. « Elle constitue à ce titre un excellent support pour des mémoires d’initiation à la recherche, dont l’objectif est de former les étudiants aux méthodes et à la rigueur de la recherche scientifique ».
Après une étude bibliographique, les deux binômes d’étudiants se sont rendus dans l’Aveyron en septembre dernier pour réaliser leurs travaux de terrain. Une étape importante pour recueillir les données essentielles qu’ils auront à traiter et à exploiter.
Dans le cadre de leur mémoire, Baptiste De Villoutreys et Mathieu Paulin poursuivent l’enquête sur les pierres ayant servi à la construction de l’abbatiale. Leur objectif ? Identifier les roches sédimentaires utilisées et trouver leur provenance, notamment les deux faciès non autochtones. Cette recherche permet notamment d’appréhender la relation de l’édifice à son territoire.
Le deuxième sujet traite de la répartition des différents types de pierres dans la structure de l’église. Un travail qui conduit Axelle Piras et Rémi Guérin à représenter numériquement l’abbatiale en 3D avec pour finalité la réalisation d’un modèle « en réalité augmentée » pour faire ressortir la nature des pierres mieux qu’à l’œil nu, grâce aux logiciels du GéoLab. L’information est susceptible d’intéresser les historiens et les archéologues mais aussi les acteurs du tourisme via le futur centre d’interprétation du patrimoine de Conques.
Les deux travaux ont fait l’objet d’une conférence ce vendredi 12 mai à l’auditorium de Conques-en-Rouergue. Axelle Piras, et Mathieu Paulin, avec le concours de Jean-David Vernhes, ont restitué au public les principaux acquis de leurs recherches en trois semestres de travail. Un joli succès puisque près de 70 personnes avaient fait le déplacement, parmi lesquelles le maire de Conques et son premier adjoint, une conseillère départementale, l'architecte des Bâtiments de France honoraire de l'Aveyron, des érudits de sociétés savantes locales et des chefs d'entreprise du domaine du patrimoine, tous très intéressés.
Au-delà de leur caractère pédagogique pour nos étudiants en géosciences, ces travaux de recherche participent à la mise en valeur d’un patrimoine et de son territoire. A ce titre, les travaux portés par UniLaSalle au travers des mémoires d’élèves bénéficient depuis le début du soutien financier de la Communauté de communes Conques-Marcillac. L’église abbatiale Sainte-Foy de Conques est classée UNESCO depuis plus de 20 ans, mais la commune espère à présent obtenir pour le village et son environnement le label Grand site de France. Son partenariat avec UniLaSalle doit y aider.